— Plusieurs cas de choléra sont confirmés sur le territoire national. Quelles en sont les causes possibles ?
Le choléra est une maladie infectieuse contagieuse, principalement d’origine hydrique. Il fait partie de la liste des maladies à déclaration obligatoire.
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Le vibrion cholérique (l’agent infectieux impliqué) est une transmission oro-fécale ; il peut être transmis par les mains sales ou la consommation d’aliments sales. Mais la principale voie de contamination est la voie de l’eau, d’où la classification du choléra en tant que maladie d’origine hydrique (THD).
— Pourquoi les autorités ont-elles tardé à déclarer cette maladie ?
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Pour le signalement, les médecins et les services de prévention rattachés aux établissements de santé sont tenus de signaler les cas suspects et de demander des examens supplémentaires nécessaires pour confirmer le diagnostic. L’autorité sanitaire est la seule autorisée à déclarer officiellement la maladie.
La cause de ce retard est la fait que l’information a été gérée administrativement et politiquement. Il convient également de noter que le secteur de la santé, dans ce type de situation sanitaire, est victime d’échecs dans plusieurs autres secteurs, mais aussi de l’incitation de la population.
— De quels secteurs s’agit-il ?
Les pénuries d’eau poussent les citoyens à s’approvisionner à partir de sources multiples et à stocker l’eau dans des conditions d’hygiène qui ne sont pas toujours idéales. Il y a le vieillissement des réseaux d’approvisionnement en eau potable et en eaux usées, ainsi que l’absence de réseaux d’assainissement pour la construction illégale et l’utilisation de fosses septiques parfois près de la phréatique de la nappe phréatique. Les eaux usées sont utilisées pour l’irrigation des terres agricoles.
Les marchés informels de fruits et légumes qui prospèrent dans nos villes et le long de nos routes proposent des produits de consommation non contrôlés et sans aucune traçabilité. Il y a aussi ces dépôts de déchets sauvages autour des zones urbaines.
Par conséquent, vous remarquerez à partir de ce constat que les secteurs concernés sont les autorités locales par leurs différents services routiers chargés d’approvisionner la population en eau potable. D’autres secteurs le sont également : le commerce, l’agriculture et les services de sécurité doivent tous lutter pour endiguer les risques de contamination. Il s’agit d’un problème d’hygiène et de sécurité publiques.
— Nous parlons actuellement du manque de soins au niveau des hôpitaux. Qu’en dis-tu ?
Ce n’est pas vrai. Je ne peux que rassurer nos concitoyens quant à la disponibilité des conditions et des moyens de soins. Et je tiens à saluer tout le personnel infirmier mobilisé dans toutes nos structures de santé. Il faut savoir qu’ils sont tous exposés à la menace de contamination. Je cite des médecins, des infirmières, des travailleurs polyvalents, des ambulanciers paramédicaux, des employés d’accueil et des femmes de ménage.
Je tiens également à rassurer sur le fait que le traitement reste simple : suspect ou les cas confirmés sont hospitalisés et sont immédiatement placés en isolement cellulaire. Une approche importante et obligatoire puisque le patient reste contagieux pendant 7 à 14 jours.
Les patients sont réhydratés par voie orale ou par perfusion. Ils sont immédiatement soumis à un traitement antibiotique. L’entourage du patient est également examiné et des échantillons d’eau et des selles sont prélevés. Les visites des malades sont interdites afin d’éviter tout risque de contamination. Dans plus de 80 % des cas, l’évolution est favorable.
— Nos hôpitaux sont-ils prêts à y faire face ?
Cela dépend de l’ampleur de l’épidémie. À ce niveau, je pense qu’il n’y a pas de problème. Nous allons voir la prochaine étape. Cependant, c’est l’occasion pour nous tous de corriger nos mauvaises habitudes et de revenir au respect des normes et réglementations en vigueur. Le vibrion cholérique ne doit pas être dans un verre d’eau.
Il est également essentiel de donner de l’importance et de l’autorité à la santé. et les services de sécurité concernés, ceux que nous appelons communément les BHC (Communal Hygiene Offices) qui sont sous la responsabilité des présidents d’APC mais qui manquent considérablement de ressources humaines et matérielles.